Comprendre le rôle des relations interpersonnelles dans le processus de guérison des traumatismes chez les Inuits : examiner les pistes de recherche menées par les Inuits et ancrées dans leur culture.
Pour la peuple Inuit, notre capacité d'agir, notre lien avec la communauté et notre culture sont indissociables de notre bien-être. Aujourd'hui, notre santé mentale est marquée par les expériences historiques et actuelles de la colonisation, qui a brisé les familles, étouffé les pratiques culturelles et démantelé les systèmes de guérison communautaires. Les abus subis lors des déplacements forcés, dans les pensionnats et autres pratiques coloniales, ainsi que la suppression des soutiens dirigés par les Inuits, ont plongé de nombreuses communautés dans une crise profonde. Ces préjudices sont aggravés par des services de santé mentale limités et débordés, et par d'autres systèmes sociaux qui ne répondent pas aux réalités inuites. Rétablir le bien-être passe par le rétablissement du leadership inuit dans la conception et la prestation des soins.
Ce projet vise à promouvoir des approches de guérison et de recherche sur les traumatismes menées par les Inuits. En partenariat avec un organisme communautaire de bien-être, des experts communautaires sont réunis pour déterminer des méthodes culturellement adaptées pour étudier la guérison et les traumatismes au sein de la communauté. Menée selon la méthodologie de recherche Aajiqatigiingniq, cette approche privilégie les relations respectueuses, la collaboration et la responsabilité relationnelle. Ainsi, le processus lui-même contribue à restaurer les façons inuites d'aborder les problèmes sociaux. Des perspectives pertinentes issues de modèles neuropsychologiques seront explorées afin de renforcer les récits et les objectifs communautaires. En plaçant les voix inuites au cœur de cette démarche, ce travail renforce les capacités communautaires et contribue à l'élaboration de données probantes pour des pratiques de santé mentale culturellement adaptées et gérées par la communauté.
Ce projet est cofinancé en partenariat avec Mitacs et Indigenous Women's Fund of Canada.
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Karen Aglukark est une passionnée d'apprentissage et une fervente défenseure de la recherche axée sur la communauté. Forte d'une formation universitaire en sciences humaines, en sciences politiques et en psychologie, elle s'engage à faire en sorte que la voix des Inuits guide l'élaboration des politiques et des programmes de santé mentale au sein de leurs propres communautés. Ayant grandi à Arviat, au Nunavut, son expérience personnelle nourrit son travail et renforce son engagement. Guidée par sa famille, ses mentors et ses pairs, la recherche de Karen vise à concilier les visions du monde inuites avec les progrès des sciences de la santé. Elle croit profondément au savoir, à la résilience et à la détermination des communautés inuites et est motivée par la volonté collective de bâtir un avenir autonome, sain et prospère pour les habitants du Nunavut.